Pauvreté ? Précarité ? Exclusion ? Désaffiliation ? Sherwoodisation ?
Les questions de pauvreté et de précarité semblent s’être élargies à une variété de publics vulnérables. Certains ne perçoivent aucune aide sociale, d’autres sont exclus ou choisissent de renoncer à leurs droits fondamentaux tant le chemin est laborieux. Ils n’existent plus du point de vue des statistiques, ne connaissent pas les moyens de se manifester, ne sont dès lors pas facilement accessibles et disparaissent des radars de la sécurité sociale. Les politiques d’activation s’avèrent inadaptées en cas de grande fragilité sociale. Pourquoi dès lors ajouter des pressions et obstacles supplémentaires dans un parcours qui n’en a pas besoin ? Est-il possible de sortir de la désaffiliation compte tenu du contexte socioéconomique dans lequel nous évoluons ? Comment en sommes-nous arrivés là et quelles sont les pistes d’action qui existent pour plus de justice sociale ? Une précarité grandissante, des initiatives citoyennes souvent locales qui se devraient d’être relayées à différents niveaux politiques, et certainement du fédéral à l’Europe !
La question de la mesure et de l’évaluation de l’impact social suscite beaucoup d’intérêt depuis plusieurs années notamment de la part de l’Union européenne et des financeurs publics de manière générale. Inévitablement, notre secteur sera à terme concerné par la question de la mesure de l’impact social de nos actions. Il y a donc tout intérêt à prendre les choses en main pour faire émerger des indicateurs qui englobent toutes les facettes de notre mission. Bien au-delà du fait de trouver un emploi, la formation des demandeurs
d’emploi fortement éloignés du marché du travail n’a de sens que si elle va de pair avec une émancipation sociale et personnelle.
Le programme de formation à destination des travailleurs des CISP. Les pratiques professionnelles au cœur de la formation des travailleurs.
L’Interfédé a mené une étude sur les besoins en compétences et en formation des travailleurs du secteur. Processus de plusieurs mois auquel les CISP ont largement contribué. Dans un premier article, Marina Mirkes évoque des pistes pour les programmes de formation futurs. Ensuite, John Cultiaux et Mélanie Latiers, chercheurs au centre Orchis, en présentent les résultats qui témoignent d’un secteur en pleine mutation.
Dans les Centres d’insertion socioprofessionnelle, l’accueil joue un rôle capital sur le parcours de la personne en formation. L’accueil recouvre de multiples fonctions : information sur le processus de formation, soutien au suivi psychosocial, construction d’un projet de formation déjà réfléchi menant à une orientation ou à une (ré) orientation.
“La pénurie de main-d’œuvre s’installe en Belgique” titrait récemment Le Soir. Or, “selon les dernières estimations du SPF emploi, 143.000 postes de travail étaient disponibles fi n 2017. Or on trouve plus de 353.523 demandeurs d’emploi dans notre pays”, décrit l’article. Mais le problème des emplois qui ne trouvent pas de candidats est bien plus complexe qu’une simple équation qui démontrerait qu’il convient de donner ces emplois aux chômeurs. Niveau de qualification, exigences de l’employeur, conditions de travail… sont autant de facteurs qui entrent en jeu. Un décryptage s’impose !
L’Europe estime que la maîtrise de la compétence numérique est l’une des compétences clés qui soutient les apprenants dans leur épanouissement personnel et, sur le long terme, leur recherche d’emploi et leur participation à la société. Aujourd’hui, l’accès à l’information, aux démarches administratives, aux savoirs se réalise par le biais des nouvelles technologies de l’information (démarches administratives et bancaires, recherche d’horaires de transports en commun, déclaration d’impôt, inscription comme demandeur d’emploi, consultation de données). Bien plus, partager les clés d’accès aux nouvelles technologies permet de faire entendre sa voix (signer une pétition, prendre position, prendre connaissance de l’action collective, déchiffrer l’actualité). Il s’agit donc d’un véritable enjeu démocratique.
Les projets se réclamant du développement local, visant à redynamiser la vie économique d’un quartier ou d’une commune, se sont multipliés ces dernières années. Plébiscité par les décideurs politiques, ce modèle de développement est vu comme un outil central de revitalisation et de démocratisation de l’économie. Mais au-delà des discours sur les réseaux, les partenariats, les synergies ou la mobilisation des acteurs de la vie locale quelle est la réelle originalité de cette approche ? Quelle valeur ajoutée peut apporter le développement local pour créer ou préserver des emplois ou pour valoriser le potentiel économique d’une région ? Quel rôle peut-il jouer dans l’insertion ou la réinsertion professionnelle des populations en voie de désaffiliation ? C’est à travers l’exploration de ces différentes questions que nous nous interrogerons sur le concept de “développement local”.
Le secteur de l’insertion socioprofessionnelle qui travaille avec le public le plus éloigné de l’emploi compte, depuis ce 1er janvier 2017, 157 centres de formation agréés (146 ASBL et 11 services de CPAS). Cela représente plus de 16.000 stagiaires formés chaque année pour un total de plus de 5,5 millions d’heures de formation agréées.
Voici la carte de visite de ce secteur qui a une histoire de plus de 40 années !